Collection d'Arnell-Andrea se sont toujours distingués au sein de la scène francophone et internationale, avec leur musique si particulière, reconnaissable entre toutes, avec leurs sonorités émotives d'un âge d'or de fin de siècle, d'un romantisme baudelairien automnal, d'une fibre mélancolique puisée dans l'essence même de l'esprit littéraire et mondain de la fin du XIX ème siècle et du début du XXème, dans cette approche vitale et innée d'une nature intacte, de forêts aux couleurs de feu, de rivières aux couleurs pastels, de champs fleuris et de brouillard enchanteur. L'automne éternel, thème récurrent et principal, s'articule autour d'une époque dorée et privilégiée, teintée de romantisme et inévitablement de guerre, de salons de thé raffinés et de tranchées. Collection d'Arnell-Andrea reviennent donc après un long silence discographique, avec cet album miraculé, dont on avait parlé depuis longtemps et qui semblait relégué aux oubliettes. Sept nouveaux morceaux et sept anciens recomposés, sur une orchestration des plus classiques, alliant la grâce et la volupté du violoncelle, du piano et de l'alto à la fragile voix de Chloé St-Liphard. Une instrumentation acoustique qui puise dans l'essence même du groupe, dans ses racines classiques et élitistes, teintées de spleen et d'évasion, le long des berges de la Loire. Une longue balade automnale suivant ce fleuve mythique, ses paysages éternels, où les émotions des feuilles mortes virevoltant dans les brumes opaques ravivent les souvenirs passés d'une époque dorée. Le chant des terres, la complainte poétique d'une formation attachante unique en son genre, au talent impressionnant, offrant un nouveau joyau de musique automnal. Un disque de saison, et forcément indispensable.