Lorsque les 16 Horsepower ont décidé de mettre un coup de 
frein à leur carrière et d'arrêter pendant un an leurs activités, y compris les concerts et les 
apparitions publiques, le chanteur du meilleur groupe de Denver de country post-rock David Eugene 
Edwards a saisi cette opportunité pour travailler et mettre les finitions à son projet solo, longtemps 
attendu, baptisé du nom de Woven Hand. Peu après, l'album éponyme de Woven Hand sortit officiellement 
et David était déjà sur la route pour boucler une courte tournée européenne durant laquelle il a 
présenté ses nouvelles compositions à un public peu nombreux mais dévoué. Comme on s'y attendait, 
esthétiquement, l'effort solo de David n'est pas très éloigné de l'essence familière et tant aimée 
de la musique de 16 Horsepower. La principale différence entre les deux réside dans la nature plus 
calme et acoustique de Woven Hand, où les compositions sont dépouillées de la fusion et de la distorsion 
qui accompagne le son électrique de 16 Horsepower et revêtues d'une émotion à laquelle on ne peut que succomber. 
La musique a été composée dans sa quasi-intégralité par David lui-même et il est aussi responsable de 
la majeure partie de l'instrumentation à l'exception d'un coup de main donné par Stephen Taylor et 
Daniel McMahon. Les paroles de David Eugene Edwards sont toujours aussi obstinées et émouvantes, mais 
pas si prédicatives ou prédéfinies qu'on pourrait le penser si l'on tient compte des 
obsessions personnelles et de la forte culture religieuse de David. Incroyablement mélancolique, sombre et 
à la fois doux et acoustique, "Woven Hand" est entouré par un sentiment de solitude et de tristesse, de 
rédemption et de culpabilité, d'amour et d'affinité. La reprise de "Ain't No Sunshine" un morceau 
classique de Bill Wither, fait frissonner l'auditeur du haut en bas de l'échine. Je ne peux pas 
imaginer comment on pourrait faire plus sombre que ça. "Wooden Brother" - sans doute le morceau le plus 
folk de l'album - révèle de la manière la plus immédiate les liens intimes entre la country américaine et le 
folk européen. Vraiment magnifique ! Bien sûr, cet album peut-être apprécié par le public neofolk bien plus 
facilement que la discographie de 16 Horsepower qui fait preuve d'un son plus rock et plus 
lourd (la seule exception étant le dernier album de 16 Horsepower "Folklore") et ce serait dommage qu'il passe 
inaperçu. Surtout aujourd'hui, où des albums d'une telle qualité se font plus rares et plus durs à 
trouver. Je sais que je ne suis pas objectif quand je dis ceci, mais je le considère comme un des 
meilleurs albums que j'ai écouté ces dernières années. 
Un vrai bijou !
John K.
Eté 2002
plus d'informations : 
http://www.16horsepower.net/sideprojects/wovenhand.shtml