Je ne sais rien de cette formation si ce n'est cette démo de 13 titres, éclectiques et disparates. Mais ceci n'enlève rien aux qualités de la musique. Mis à part quelques incursions poussives du côté des guitares métal, trouvées çà et là sur quelques morceaux, l'ensemble de ces instrumentaux se dévoile sur fonds de post-rock mélodique et soigné, dont l'écriture n'a rien à envier aux ténors du genre, que ce soit aux States ou au Canada. Mais où les compositions de NUF prennent tout leur potentiel, c'est dans leur pouvoir imaginatif incroyable, dans cette faculté à créer des images dans nos esprits rêveurs, dans cette potentialité intrinsèque à inclure des séquences visuelles dans la musique. Ces gens devraient se consacrer au cinéma, tant leur musique est adaptée aux bandes-sons de films en tout genre. Les images surgissent de partout, sans qu'on les attende, presque naturellement. Mais cela ne doit pas occulter l'aisance des morceaux, alternant les compositions claires et limpides, puissantes et énervées, voire noisy et vaguement expérimentales pour certaines (mes préférées, avec quelques réminiscences à My Bloody Valentine). L'ensemble manque un peu de cohérence, mais ceci ne se traduit aucunement en défaut, mais plutôt en une vision élargie d'une large palette de goûts musicaux épars. Ne reste plus qu'à trouver la voie...
Suite à cette démo, force est de constater que les espoirs mis en NUF sont grands, et l'étonnement de les voir revenir prochainement en grande forme révélatrice n'en sera que réduit.