Migala est certainement la formation espagnole la plus douée actuellement. Pour ceux qui seraient passés à côté de leur premier albums, et de l'avant dernier en particulier, le très acclamé Arde, qu'ils se consolent, car leur dernier disque en date " Restos de un Incendio " est leur meilleur à ce jour. Vu qu'il est toujours aisé de cataloguer les formations, pour mieux les cerner, le plus simple serait de les décrire comme les Tindersticks ibériques, tant leurs compositions se rapprochent dans l'esprit et la construction des mélopées douces-amères de Stuart Staples. On reste donc dans cet univers si particulier de blues mélangé au rock indépendant, si cher à Nick Cave. Le charme supplémentaire provient du fait que certains morceaux sont chantés en espagnol, ce qui nous encourage à penser que Migala devrait abandonner la langue de Shakespeare, présente sur quelques titres, pour ne garder que la leur, bien plus adaptée à leur mélancolie enivrante. Une musique en demi-teinte, voilée et feutrée, jamais revancharde mais toujours aux aguets, enrobée de guitares intimistes, d'une voix imposante de discrétion, d'une atmosphère unique. Ceux qui ont succombé aux deux premiers albums des Tindersticks - les deux meilleurs soit dit en passant - se régaleront de cette galette espagnole que l'on ne trouve que dans les meilleures auberges.